Patrimoine industriel

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Annonay et la révolution industrielle

Nous présenterons ci-après, et avec son accord, des extraits de l’ouvrage de Michel COTTE : « le fonds d’archives Seguin. Aux origines de la révolution industrielle en France 1790-1860 » édité par le Conseil Général de l’Ardèche auprès duquel il est possible de se procurer l’ ouvrage – Archives Départementales de l’Ardèche – Place André Malraux – 07000 PRIVAS

« ANNONAY était une cité fameuse pour ses productions de papier depuis le XVIIe siècle, sous l’influence de plusieurs familles d’entrepreneurs spécialisés : les Montgolfier, les Canson, les Johannot… Le souci d’amélioration technique caractérise ces papetiers, en particulier depuis la fin du XVIII ième siècle, où Joseph et Etienne de Montgolfier rendent la ville célèbre par leurs « mongolfières ».

Ils adoptent alors des techniques étrangères, par exemple, celle des cylindres hollandais pour déchirer les chiffons, la matière première du papier à cette époque. Jean-Baptiste Montgolfier construit ensuite l’usine modèle de Saint Marcel, dans les premières années du XIXe siècle.
Pour cela, une gestion plus poussée de l’alimentation hydraulique et une amélioration des roues par l’usage du métal sont nécessaires.

Le jeune MARC SEGUIN se passionne pour ces travaux et contribue à les développer dans la région. Vers 1816, l’introduction de la vapeur, pour le chauffage dans les papeteries pose de nombreuses questions pratiques, à la solution desquelles les Seguin participent. Le blanchiment des papiers, ou les apprêts, demandent des connaissances en chimie. Marc installe un laboratoire personnel à cette époque, puis sa famille reprend, à la suite de Barthélémy Canson, une production de fécule de pomme de terre.

L’étape suivante est l’installation d’une machine anglaise capable de fabriquer le papier en continu, pour dépasser les limites de l’ancienne production à la cuve. C’est la seconde commandée en France et elle est installée à Annonay par le fils du fabricant anglais, Donkin, dans l’hiver 1822-1823, chez Barthélémy Canson.

D’une manière générale, les Seguin sont en relation de proximité avec les papetiers d’Annonay, par des liens familiaux, mais aussi par des intérêts économiques croisés. Ils interviennent à plusieurs reprises comme sous-traitants pour résoudre des problèmes précis ; par exemple, leur fabrique de drap se spécialise dans les feutres de papeteries, ou porses.

Marc Seguin jeune est le témoin de ces efforts, puis il y participe à divers titres. Ses observations de terrain, puis les services rendus, agissent pour lui comme une véritable école de formation, prolongée par une réflexion personnelle sur une série de questions techniques et industrielles neuves. Cela lui apporta des compétences diversifiées ainsi que des habitudes de polyvalence dans le travail, des capacités pour glisser d’un problème à un autre afin d’imaginer des solutions originales. Il s’agit bien là d’une culture technique issue des pratiques professionnelles et qui se révéla particulièrement favorable à la genèse d’innovations. »

Extrait des "Merveilles de la science" de Louis Figuier

 
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